phd : Prendre des heures de Détente

La newsletter d'un thésard avec un peu trop de temps libre.

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Par Jules Edwards
31 août · 6 mn à lire
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Bonne année !

Meilleurs vœux et plein d'autres choses

B o n j o u r !

Tout d’abord, bonne année, bonne santé à vous et vos proches ! J’espère que vous avez tous pu passer de bonnes fêtes, et que vos résolutions de nouvelle année ne sont pas encore tombées à l’eau. Pour ma part, pas de bonne résolution très spécifique, je voudrais continuer sur la lancée de ma thèse et prendre le temps de faire fructifier quelques projets qui me trottent dans la tête (j’en reparlerai très certainement dans une prochaine newsletter).

Aujourd’hui, je vais vous parler de ma fin d’année 2023, période durant laquelle je n'ai pas eu le temps d’écrire quoi que ce soit à cause d’une période hyper chargée au labo. À mon sens, ça témoigne un peu du rythme qu'on a parfois en thèse, de la gestion des coups de feu, du stress etc… Après ça, on restera sur des choses plus légères, avec 500 mots sur du jeu vidéo !

Edit de la semaine du 5 février : en fait il s’est passé tellement de trucs en janvier que j’ai pas eu le temps de sortir la newsletter de bonne année en janvier padchanss. Mais bonne année quand même ! 🥳

Deadline en novembre, Noël en décembre

Par souci de storytelling, je vais raconter les choses de façon chronologique, en commençant par un peu de contexte sur mon début d'année.

Contexte/Situation initiale

Vers la fin du mois de septembre, j’étais dans la fin de mes expériences et l’analyse des datas, c’est-à-dire analyser tous les films que j’ai fait de mes expériences, coder des trucs et essayer de faire émerger un résultat clair et nouveau à partir de mes expériences. En gros, je passais mes journées au bureau, et je regardais des tableurs excels toute la journée. C’est pas vraiment la partie la plus rigolote, mais c’est toujours un peu plus calme, et ça fait pas de mal de temps en temps.

Une chose sur ma thèse, c’est qu’elle s’inscrit dans une collaboration internationale avec un laboratoire à Tokyo. J’ai pu aller le visiter en avril dernier (et en profiter pour faire un peu de tourisme), et si tout se passe bien, je devrais y retourner cette année pour 3 ou 4 mois (ça sera l'occasion de relancer la précédente newsletter qui sait). Seul petit souci, c’est que je n’ai pas de SOUS pour mon séjour là bas (un financement de mon labo j’entends), donc il faut candidater à des bourses ou des appels à projets pour en avoir (des sousous). Début octobre 2023 sort un appel à projet du CNRS pour une bourse finançant un voyage au Japon avec une date limite début novembre. On va participer, donc il faut monter le dossier. Ça se fait un peu dans le rush (le premier), car il faut les validations du laboratoire à Tokyo avant de monter le dossier (comme ils vont être impliqués) et après avoir rédigé le projet (pour avoir leur retour et un avis). Début novembre, le dossier est déposé le jour de la deadline.

Le coup de feu étant passé, je continue à faire mon analyse de donnée tranquilou pipou. Mi novembre, discussion avec mon directeur de thèse : il va falloir repasser à la paillasse, j’ai des résultats intéressants qu’il faudrait que je répète pour les confirmer. Et autre petit point : il y a une opportunité de participer à une conférence qui se tiendra mi-décembre.

Péripéties

Les conférences en sciences, c’est des journées où on se retrouve entre scientifiques d’un domaine spécifique et où on va écouter d’autres scientifiques parler de leurs tout nouveaux résultats, de démarches innovantes et/ou de nouveaux protocoles, avec pour but de partager tout ça avec la COMMU (c'est genre les influences du Science-Game). C’est aussi l’occasion de faire un peu de réseautage et rencontrer de nouvelles personnes avec qui collaborer, le tout autour d’un café et/ou d’un buffet. (beaucoup d'addition au café dans la recherche, pas toujours du bon en plus berk).

En tant que doctorant, on est en général obligés de faire au moins une présentation orale durant notre thèse. Si on ne le fait pas pendant notre contrat, alors en théorie impossible de défendre sa thèse, donc c’est un passage obligatoire. Les chercheurs sont rodés à cet exercice, notamment parce qu’ils ont de la bouteille et fait des dizaines de conférences. Et ils sont pas tous excellents hein, certains sont passsionnant , d'autres sont pas-si-oufs, mais tous son relativement à l'aise à force d'avoir répété les mêmes trucs. Pour nous, les thésards et thésardes, ça veut direqu’il y a une “première fois” en début de thèse : la première conf’, la première fois où on va parler de notre sujet de recherche. Et mi-décembre, ça allait donc être mon tour.

Entre le moment où je me suis inscrit à la conférence et le moment où j’étais au pupitre à parler, il s’est déroulé 2 semaines (j'ai revérifié mes mails). En deux semaines, il a donc fallu que je construise une présentation dans laquelle je recontextualise mon sujet, j’explique mes protocoles et ma façon de travailler et, le plus important, que je présente tous mes résultats. Tout ça en partant (presque) de zéro, et c’est très très très (très) chronophage. J’avais déjà fait des présentations, mais seulement dans un cadre relativement informel, du genre réunion avec les membres de mon équipe, ou présentation des derniers résultats avec mes collaborateurs. Là, il faut que des gens à qui j’ai jamais parlé de mon sujet puissent comprendre, et ça c’est pôfassil.

Tant bien que mal (surtout vis à vis de mon sommeil), et le tout en préparant un déménagement (parce que tant qu’à être occupé hein), j’ai passé deux semaines très très intenses à préparer cette conf’. Le deuxième petit truc, c’est que quand on a décidé avec mon directeur de thèse que je devais repasser à la paillasse pour refaire des expériences, ben c’était aussi pendant le moment où je devais faire ma présentation. Donc sans trop avoir le choix, j’ai du mener de front ces deux trucs (ma'ips ui au final se sont bien passé donc tout allait bien). Ce qui nous amène alors au jour J.

Dénouement

14 décembre 2023 : La nuit fut courte, je me réveille aux aguets à 6h30, stressé d’être en retard. Petit café et tartines pour être en forme. On me demande d’être présent à 8h30 pour tester ma présentation et faire quelques réglages techniques. Je suis pas stressé noooooooooooon.

8h : Je pars à vélo. Le vent frais détend un peu, mais je reste s t r e s s é.

8h45 : J’arrive dans la salle de conférence et je donne ma clé USB. Je me répète “Pouvu qu’il n’y ai aucun souci, pourvu qu’il n’y ai aucun souci….” Et là je réalise : toutes les notes de ma présentation (en gros, mon script) sont sur mon diapo, j’ai besoin de pouvoir les lire pendant mon talk. Normalement ça sera bon, mais IMAGINE j'ai pas mes notes. “Ahah non t'inquiète”. Mais IMAGINE quand même…

9h : début de la conférence, je suis le 3e à passer. Un premier talk “keynote” par un chercheur, le gars est hyper à l’aise, c’est toujours assez impressionnant si on sait pas que ça doit être la dixième fois qu’il répète la même chose (ça reste super hein)

9h30 : Premier talk de 15 min, une étudiante en thèse en 3e année. Le stress monte encore plus (évidemment), c'est bientôt à moi. La présentation est très technique et j’arrive pas très bien à suivre. Après coup, j’ai su que je n’étais pas le seul, et que pas mal de monde était aussi perdu que moi
o u f

9h50 : On m’appelle, je m’installe et je lance la présentation. C parti

10h05 : Ma présentation est terminée, ça fait déjà 15 minutes ? Aucun problème technique et je suis content de moi. Quelques questions de l’audience, puis je me rassois.
Ç a y e s t !

10h10 : Le siège me semble bien plus confortable, les conférences plus difficiles à suivre (sûrement parce que je pique du nez). Pas de doute, la pression est bien partie. Je n’ai plus qu’à écouter le reste des conférences et profiter de la pause café.

12h : Une photos et quelques discussions avec des gens plus tard, je rentre au labo tranquilement, et surtout soulagé. Ça y est, le gros morceaux est passé !

Situation finale

Le stress et le rythme imposé par cette période ont été assez rude à gérer, mais des moments comme ça, on en connaît tous en thèse. Après coup, le plus difficile ne fut pas la conférence en elle même (comme c’est souvent le cas, une fois devant le public ça passe très vite), mais de réussir à mener à bien tout en même temps, conférence et expériences. Mon sommeil en a pris un coup, mais heureusement j’ai pu bien me reposer comme il le fallait en décembre (et bien manger mais rien à voir).

Après coup, l’un des gros avantages de cette conf’, c’est que ça m’a permis de prendre pas mal de recul sur mon sujet, puis j’ai déjà une présentation toute prête pour les prochaines occasions, il suffira juste de la mettre à jour ! Ce qui me laisse aussi penser qu'il faudra VRAIMENT que je vous parle de mon sujet de thèse au lieu de tourner autour du pot.

500 mots sur … “Firewatch” (2016)

Dans cette petite rubrique, je veux partager un jeu vidéo, un album, un livre, une série (ou que sais-je) que j’ai apprécié. En essayant, bien-sûr, d’expliquer en quoi c’est sympa (et en 500 mots) !

Firewatch est un jeu créé et édité en 2016 par Campo Santo, un studio indépendant américain. Ce jeu fait parti du genre des walking simulators, ou littéralement “simulateur de marche”. Bon, dit comme ça, ça fait pas trop envie c’est sûr, mais je vous rassure ce ne sont pas des jeux où il suffit de marcher et pouf : THE END. Les walking simulators sont souvent des jeux où l’atmosphère est primordiale, et où on va plus vous pousser à explorer le monde mis à votre disposition que vous faire affronter des monstres, bandits ou autres. En clair, on prend son temps pour s’immerger dans le jeu et profiter, sans pression.

J'ai vraiment trouvé les décors magnifiques et très reposantsJ'ai vraiment trouvé les décors magnifiques et très reposants

Firewatch se déroule au printemps 1989 dans la Forêt Nationale de Shoshone, dans l’état du Wyoming aux Etats-unis. On y incarne Henry, qui commence un travail de surveillance des feux dans une des tours de guets du parc pour quelques mois. Perdu au milieu de l’immensité de la nature, on nous explique assez frontalement que Henry a accepté ce travail après que sa femme fut diagnostiquée avec la maladie d’Alzheimer quelques années auparavant. Durant ces quelques mois, au beau milieu de la forêt, aucun contact avec le monde extérieur n’est vraiment possible. La seule personne avec qui vous allez discuter est Delilah [qu'on prononce delaïla], votre cheffe, qui elle aussi est toute seule dans sa tour de guet, et va vous conseiller sur quoi faire de vos journées. Et très rapidement, vous allez avoir de quoi faire : entre adolescentes qui campent n’importe comment et font du feu là où il ne faut pas et feux de forêts à contrôler, il y a de quoi faire. Mais le jour où les télécommunications sont coupées avec les autres postes de ranger, les choses prennent un tournant un poil plus inquiétant.

La carte et la boussole grâce auxquelles on se repère dans le jeu. Le point représentant notre personnage se déplace sur la carte, mais sinon il faudra savoir se repérer un peu !La carte et la boussole grâce auxquelles on se repère dans le jeu. Le point représentant notre personnage se déplace sur la carte, mais sinon il faudra savoir se repérer un peu !

J’avais souvent entendu parler de Firewatch comme un jeu excellent, mais pour lequel il ne fallait pas spoiler la fin afin de vraiment l’apprécier. C’était mon cas, et j’ai pu aborder ce jeu qui a bientôt 8 ans sans idées préconçues. Et ce fut une expérience très agréable et très émouvante. L’introduction du jeu nous explique avec une successions de textes le contexte de vie de Henry, notamment vis-à-vis de sa femme. On compatis très facilement avec lui, et les décisions parfois difficiles qu’il a du prendre, tout en comprenant alors ce qu’il vient faire au beau milieu de la forêt. Lorsqu’on commence alors à se balader dans ces décors magnifiques, on s’identifie tellement bien au joueur qu’on a envie de profiter de la nature pour lui d’une certaine manière. Ensuite, la relation par talkie-walkie avec Delilah nous permet d’aller encore plus loin dans l’empathie, car c’est à nous de choisir ce que l’on souhaite raconter ou non sur le passé de Henry, sur ses raisons de devenir guetteur. Toutes les réponses sont très bien écrites, et permettent d’amener la relation avec Delilah dans plein de directions différentes, tout en sachant qu’on peut aussi simplement se taire (ce qui modifiera aussi la relation avec votre interlocutrice). Saupoudrez le tout avec des relents de mystères, d’évènements étranges et de théories que vous établirez avec Delilah, et vous avez un jeu assez — voire très — court (il m’a fallut 3-4h pour le finir) qui vous tiendra en haleine tout le temps durant. Le tout dans des décors 3D qui sont vraiment très agréables à l’œil, voire reposant. Dans mon cas en tout cas, ce fut un gros coup de cœur, et je le recommande vivement, en particulier aux personnes qui n’ont peut être pas d’attrait particulier pour les jeux vidéos à la base.

Le jeu est trouvable sur toutes les plate-forme principales (Steam, Switch, Xbox…Bo) Bon, par contre 20 euros, je trouve ça un peu bezucoup, je vous conseille d’attendre des soldes si ça vous intéresse !


Merci d'être arrivés au bout de cette newsletter ! La prochaine devrait sortir dans pas trop longtemps si tout se passe bien, je parlerai un peu de vulgarisation scientifique et en particulier de Ma Thèse en 180 secondes ! En attendant, n'hésitez pas à la partager, vous abonner en cliquant sur le bouton ci dessous et à faire un retour si vous avez aimé ou si vous avez un autre commentaire !

Merci, et à la prochaine !

Jules, pour phd